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HONORAT DE VALBELLE. HISTOIRE JOURNALIÈRE (1498-1539)






Décidée en 1913, la publication de cet ouvrage fut confiée au professeur V. L. Bourrilly, qui transcrivit le manuscrit. De l'impression commencée presque aussitôt, mais rapidement interrompue par la guerre, on a conservé un cahier d'épreuves de 80 pages (48 premières pages du manuscrit). Raoul Busquet, archiviste des Bouches du Rhône reprit le projet vingt ans plus tard, et V. L. Bourrilly, alors doyen de la faculté d'Aix, révisa son txte avec l'aide du journaliste provençalisant Pierre Bertas. La guerre empêcha l'impression d'un manuscrit prêt en février 1938. Une trentaine d'années plus tard, Edouard Baratier, conservateur aux archives des Bouches du Rhône, reprit le projet et fit effectuer une dactylographie du manuscrit et des notes de Bourilly. Une mort prématuré l'empêcha de mener son projet à terme.
2000

    Informé de cette situation une dizaine d'années plus tard, Roger Duchêne avait pensé que le CMR 17 avait là de quoi jouer son rôle de lieu de rencontre entre des milieux culturels et des disciplines différents. Avec l'aide d'Arnaud Ramière de Fortanier, directeur des archives de la ville de Marseille, Roger Duchêne organisa un séminaire autour du provençalisant Lucien Gaillard avec l'idée d'intéresser l'association que je présidais à la publication du manuscrit. Il apparut évident que cette publication n'aurait tout son intérêt que si elle était complétée par une traduction en français. Elle s'est peu à peu élaborée autour de Lucien Gaillard. Le professeur Rostaing, professeur de provençal à Aix, puis à la Sorbonne, en a assuré une minutieuse révision.
    L'ensemble forme deux volumes, de 335 (traduction) et 622 pages (texte original et notes), publiés par l'Université de Provence
    
    Introduction
    Rien de plus riche que l'Histoire Journalière d'Honorat de Valbelle. Elle constitue, pour le spécialiste de l'ancien provençal, un document irremplaçable sur l'état de la langue au début du XVIe siècle et aussi, par les gallicismes qui s'y introduisent, sur la pénétration du français en Provence, et particulièrement à Marseille, à l'époque des édits d'Is sur Thill (1535) et de Villers Cotterets (1539). On comprend que V.L. Bourrilly ait eu l'intention de mettre à la portée de ses compatriotes provençaux une mine si originale et si abondante.

    Mais l'Histoire Journalière n'est pas moins intéressante pour le spécialiste d'histoire de France, d'histoire des régions, d'histoire des villes, des institutions, des climats, des mentalités. Elle offre, en tous ces domaines, une riche moisson non seulement aux chercheurs mais à tous ceux qui se montrent curieux des détails de la vie dans le passé. C'est pourquoi il nous est apparu souhaitable de lever l'obstacle d'une langue devenue étrangère, pour des raisons de temps et d'espace, à la plupart de ceux qui auraient plaisir et profit à lire Valbelle.

    Spécialistes d'histoire ou de littérature, quand ils résident à Aix ou à Marseille., rencontrent nécessairement, dans les bibliothèques ou les dépôts d'archives, ceux qui aiment toujours la langue de leur Provence et continuent de la pratiquer par la parole, l'écriture ou la lecture. Lucien Gaillard est l'un de ceux là, et il nous a paru fécond d'unir autour de lui les bonnes volontés de fins connaisseurs de la langue et des usages du pays pour ouvrir aux spécialistes et aux amateurs de son histoire des trésors qu'ils ne pouvaient jusque là qu'entrevoir. Il était de la vocation de notre Centre Méridional de Rencontres (CMR 17) de favoriser de studieux échanges autour d'un texte qui le mérite.

    C'est dire le caractère collectif de ce travail qui, comme Lucien Gaillard l'expose par ailleurs, a réuni dans une même entreprise Les efforts d'hier et ceux d'aujourd'hui. Le texte de Valbelle paraît quasi tel que V.L. Bourritly l'avait établi. Nous remercions Madame Villard, conservateur en chef des archives des Bouches du Rhône, d'avoir bien voulu accepter de nous en communiquer le manuscrit. L'annotation, pour l'essentiel, vient du même auteur. Nous l'avons seulement complétée et, dans la mesure du possible, mise à jour. Puisque publier veut dire rendre accessible au public, nous y avons joint une traduction française perfectionnée dans des séminaires mais dont l'élaboration est surtout, comme la modernisation des notes, l'oeuvre de M. Lucien Gaillard, historien de la Provence et de Marseille, dont la compétence n'a d'égale que l'amour qu'il porte à son pays et à la langue de ses aïeux. Grâces lui soient rendues d'avoir accepté cette tâche et d'être ainsi devenu, entre Valbette et les lecteurs à venir, l'utile et désormais quasi indispensable truchement.